| La méthode de l'avoir net consiste à  évaluer l'augmentation du capital (l'actif moins le passif) d'un contribuable à  l'intérieur d'une période donnée et à y ajouter les dépenses de consommation au  cours de cette période. Du résultat ainsi obtenu, on soustrait différents  montants exonérés d'impôt, tels les dons, les legs, les gains résultant du jeu et  la portion non imposable des gains en capital réalisés. Le solde représente le  revenu additionnel qui fera l'objet de la cotisation par avoir net.
                     
                                              À moins d’indications  contraires, une référence faite au sein du présent texte à une disposition de  la Loi de l'impôt sur le revenu1 (fédérale) (ci-après « L.I.R. ») comporte généralement une référence à une disposition équivalente de la Loi sur les impôts du Québec2 (Québec) (ci-après  « L.I. »). Après avoir été beaucoup utilisée  jusqu’au début des années 1980, cette méthode de cotisation était en quelque  sorte tombée en désuétude. Elle est toutefois revenue en force et, selon notre  expérience, l’Agence du revenu du Canada (ARC) et Revenu Québec l’utilisent  maintenant à grande échelle.                         Dépenses personnellesPar le passé les  vérificateurs se contentaient d'utiliser un questionnaire pour établir avec le  contribuable le montant de ses dépenses personnelles. De ce fait, le montant  des dépenses personnelles était souvent sous-estimé. Les autorités fiscales  utilisent maintenant de plus en plus l'analyse des comptes bancaires et des  relevés de cartes de crédit pour retracer les sorties de fonds qui sont  présumées être des dépenses personnelles à moins que le contribuable puisse  démontrer le contraire.
  Il arrive que les  contribuables fonctionnent avec du comptant seulement, auquel cas les autorités  fiscales ne pourront pas établir un coût de vie à partir des comptes bancaires.  Les autorités fiscales peuvent alors utiliser les données de Statistique Canada  pour établir le montant des dépenses personnelles selon le profil du  contribuable. Il faut retenir qu'il appartient au contribuable de fournir les  informations et la documentation pertinentes pour réfuter les chiffres établis  par les vérificateurs, par exemple en démontrant que les données de Statistique  Canada ne représentent pas le véritable coût de vie du contribuable.                                 Fardeau de la preuveIl est important de rappeler  que le paragraphe 152(8) L.I.R. établit une présomption à l'effet que toute  cotisation émise par le ministre est réputé valide même si elle contient des  erreurs. Il appartient au contribuable de  démontrer que les cotisations par avoir  net effectuées par le ministre sont erronées. Dans un jugement de la  Cour suprême du Canada3,  il a été déterminé que le contribuable a le fardeau de démontrer que les  cotisations du ministre sont mal fondées. Dans ce même jugement, la Cour a  décidé que les faits qui appuient les cotisations ou les nouvelles cotisations  sont réputés vrais jusqu'à preuve du contraire. Il ne suffit  donc pas que le contribuable énonce devant la Cour que les autorités fiscales  se soient trompées dans l'établissement de ses dépenses, ou bien qu'elles les ont  établies de façon arbitraire. Son témoignage doit être de bonne foi et surtout  crédible. Le contribuable doit présenter des chiffres réalistes afin de  modifier ceux déjà établis par le gouvernement.
 1 - Loi de l'impôt sur le revenu, L.R.C. 1985 (5e supp.), c. 1. 2- Loi sur les impôts, L.R.Q. c. I-3
 3 - Johnston c. MRN, 3 D.T.C 1182 (C.S.C.)
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